lundi 29 décembre 2008

Dalida

Parce que c'est elle...


Découvrez Dalida!

Ponge

Restons dans la poésie du XX° - puisqu'il n'y en a pas de plus belle, et souvenons-nous de nos cours sur les poèmes en prose. Le Parti Pris des Choses, les objets du quotidien transfigurés.
Je ne pouvais pas partager autre chose que le célébrissime Pain de Ponge.

La surface du pain est merveilleuse d'abord à cause de cette impression quasi panoramique qu'elle donne : comme si l'on avait à sa disposition sous la main les Alpes, le Taurus ou la Cordillère des Andes. Ainsi donc une masse amorphe en train d'éructer fut glissée pour nous dans le four stellaire, où durcissant elle s'est façonnée en vallées, crêtes, ondulations, crevasses… Et tous ces plans dès lors si nettement articulés, ces dalles minces où la lumière avec application couche ses feux, - sans un regard pour la mollesse ignoble sous-jacente. Ce lâche et froid sous-sol que l'on nomme la mie a son tissu pareil à celui des éponges : feuilles ou fleurs y sont comme des sœurs siamoises soudées par tous les coudes à la fois. Lorsque le pain rassit ces fleurs fanent et se rétrécissent : elles se détachent alors les unes des autres, et la masse en devient friable… Mais brisons-la : car le pain doit être dans notre bouche moins objet de respect que de consommation.

Aragon,

pour le plaisir...


Découvrez Jean Ferrat!

dimanche 21 décembre 2008

Le chocopain...


... ou de l'importance des matières premières.

Quand je donnais des cours de français aux enfants d'Anne, rue de la Convention, j'étais toujours accueillie avec un petit goûter.
Un samedi, ce fut un chocopain.
Une petite boule de pain, avec quelques pépites de chocolat dedans. Ni plus, ni moins.
J'avais trouvé ça bon. Très bon. "Ça vient d'une super boulangerie, à côté, juste dans la rue Saint Charles là".
A partir de ce jour, tous les samedis, j'étais passée dans la boulangerie d'à côté, juste dans la rue Saint Charles là, m'acheter un chocopain - enfin, je ne savais pas encore que ça s'appelait comme ça. Je sortais de mes 3h de théâtre, j'enchaînais les petits cours, alors le réconfort du chocopain, c'était devenu indispensable.

Une année passe. Un été passe.

Et depuis cette année, je fais des chocopains, le matin, en même temps que les fougasses.
Mais alors il n'en reste jamais le soir à la fermeture, ça doit être bon, que je me dis.
Jusqu'à cette semaine, où un soir, il en est resté. J'en ai pris un pour goûter. "Du pain avec du chocolat", que je me disais.

Et alors là, je croque, innocemment.
Un pur délice. Un chocolat un peu fondu, un peu solide, mais très délicieux. (on pourrait en faire une pub vous savez, et croquer avec les yeux fermés)

Et je comprends soudain l'importance des matières premières :
le pain utilisé d'abord : celui de nos baguettes. Farine rétro, long pétrissage, saveurs maximales
le CHOCOLAT ensuite : the famous Michel Cluizel (clic). Chocolatier hors pair il faut croire.

Il ne suffit pas de glisser dans une vulgaire pâte de vulgaires pépites Milka. Les matières premières, c'est capital.
Michel Cluizel, on le vend en tablettes aussi, au Grenier à Pain. Et il y en a une à 99% de cacao. Je ne vais pas tarder à l'acheter.

Quant au chocopain de ma rue Saint Charles, celui du samedi, du théâtre, et des cours particuliers, j'ai découvert cette année qu'il venait ... d'un Grenier à Pain.

Tradition et qualité.

Ce n'est pas un hasard.

vendredi 19 décembre 2008

Les clients

Les vendeuses détestent les clients. C'est comme ça.
Moi j'aime bien dire aux clients ce qu'il y a dans les pains quand ils demandent, - et en plus ça leur montre qu'au Grenier à Pain, on masterise the panification.

Quand je suis de l'aprem, et que vers 19h15-20-30 ou 40 on a défourné les dernières baguettes, j'aime bien aller faire un peu de vente.
Laissez-moi vous conter Mme Sans Gêne d'hier soir.
Vers 19h45, on se dit qu'on ne remettra pas le plateau de réductions sucrées le lendemain (celui là même qui est en photo dans l'article précédent). On en fait donc déguster un peu aux clients. Et Mme Sans Gêne de prendre un macaron, puis un second, et d'oser dire ensuite "je peux en prendre un autre, parce que celui là est cassé ?"

Et là j'ai compris pourquoi les vendeuses n'aimaient pas les clients. Quand c'est comme ça toute la journée, ça doit être un brin (un gros brin) lourd.

mercredi 17 décembre 2008

Just for Christmas

Les bûches sont arrivées !! Et les spécialités de Noël avec

Plateau de 25 réductions sucrées : éclairs choco, éclairs cafés, macarons, tartelettes citron, tartelettes chocolat
La Feuilletine : biscuit chocolat, praliné craquant, biscuit amandes, mousse chocolat
La top master (alias bûche agrumes) : biscuit pistache, mousse agrumes, crémeux citron. Un régal.
L'hivernale (elle s'appelle juste bûche marron en fait) : biscuit marron, crème légère aux marrons, coulis framboise. Jamais encore goûté mais elle m'a l'air top du top).
La Caroline, the famous : choux garnis (comprendre "éclairs) à la praline, mousse au chocolat et au caramel, biscuit amandes.

Et en salé, des pains surprises fourrés de petits sandwichs charcutiers ou poissoniers, des plateaux de réductions salées avec petits feuilletés au cheddar, au jambon/pavot, cakes aux légumes...; et euh, je crois que c'est tout.

Ah non, j'oubliais :
Les étoiles à la cannelle

(the decor is authentique, the branches de sapin are real)

Once upon a time...


Au Grenier à Pain, on ne vend que des baguettes retro, on écoute Chante France ou Nostalgie, et on roule en 4L
Notre slogan déjà ?
Ah oui,
Une autre boulangerie...

mardi 16 décembre 2008

L'apprentissage du goût

Le bon goût, ce n'est pas inné, ça s'apprend.
Et je sens que le mien s'affine avec mon nouveau métier

Je découvre qu'un pain bien cuit est cent fois plus goûteux qu'un pain blanc. La croûte craque et a une belle couleur dorée, son goût se différencie de celui de la mie. Il est bien plus facile à croquer, plus digeste aussi. Mais les clients exigent de la "baguette pas trop cuite" ou "bien blanche". Il faudrait qu'ils en achètent une blanche et une dorée, juste une fois, pour comprendre...

Je découvre différents mariages de saveurs... qui font mes petits plaisirs

Le matin, j'aime les tranches de pain au levain à base de farine semi complète - ou complète. J'y étale du petit suisse ou de la brousse avec des tranches de tomate. C'est tout bonnement divin.

A midi, j'aime le pain aux graines pour accompagner les saveurs du repas. La baguette blanche à laquelle on a ajouté un mélange de graines gonflées dans l'eau pendant 24h, ou le pain aux céréales tranché, composé de 6 farines issues de différentes céréales. Le pain aux graines de lin, fait à base de farine bise a une saveur encore plus particulière car les graines ont été grillées et surtout, car une partie de la pétrissée a pré-fermenté 6h environ, en permettant un développement d'arômes délicats et une mie aux alvéoles prononcées.
Le pain à la châtaigne et son petit goût d'Ardèche, tranché et grillé au goûter se laisse croquer nature. Ou à peine trempé dans un bol de lait.
Le soir, j'aime la baguette rétro. Elle a du goût. Elle est fraîche car elle est sortie du four à peine une heure avant. Elle accompagne si bien le fromage. Elle est légère, aérienne. Nature, au pavot ou au sésame, elle se laisse dévorer presque entière à l'heure du dîner (on laisse toujours le quignon pour la bonne conscience : "non, je n'ai pas mangé une baguette entière, il en reste un peu").

En guise de grignotage au cours de la journée, il y a les pains qui ont des goûts : le pain de seigle au citron. Le seigle, le levain et le citron lui donnent un goût tel que c'est un crime à mes yeux d'y poser la moindre tranche de jambon ou de fromage. Une petite confiture amère, à la limite (la rhubarbe au thé vert du Japon de la Maison des thé, par exemple).
Le pain mendiant et ses 7 fruits secs (pruneaux, abricots, figues, noix, noisettes, pistaches, oranges confites) peut à lui seul faire office de dessert, évidemment - ou de petit déjeuner pour ceux qui aiment les saveurs sucrées en début de journée.

Les mille et une saveurs du pain... Les mille et un mariages du pain.
A son origine, des champs de blé.

dimanche 14 décembre 2008

Ma lettre

Cher Père Noël,
Cette année, je n'ai pas été très sage, je n'en ai fait qu'à ma tête en n'écoutant que moi. Tout a été chamboulé dans ma petite vie, mais j'ai l'impression en fait que ce sont simplement mes vieux rêves et ma vocation première qui sont remontés à la surface. Alors je vais quand même faire ma liste.
Je voudrais
-grandir de 8 cm (10 ce serait trop demander, et 5 c'est top peu)
-être capable d'être en pleine forme avec seulement 4h de sommeil
-m'acheter un appartement

Je ne demande que trois choses, Père Noël, alors sois sympa.

vendredi 12 décembre 2008

Le rythme

Dans les métiers manuels, il y a une qualité à avoir par dessus toutes les autres, c'est la rapidité.
Et c'est terrible ça,
J'ai l'impression que je ne serais jamais assez rapide, que je progresse, mais bien trop doucement.
Il y a des secondes perdues que je ne pourrais jamais éliminer (ie déplacer le tabouret à chaque fois que je veux débrancher le batteur pour brancher le petit pétrin car la prise est trop haute; poser la baguette la plus à droite du tapis du four car j'ai les bras trop courts et qu'il faut donc se déplacer...); il y a les minutes trop injustement perdues : je pèse plus lentement 15kg de farine que Damien ou José parce que je le fais à la pelle et qu'ils le font en mettant le sac de farine de 25kg sur le dos et en versant la poudre bénie dans un bac; et puis il y a les minutes sur lesquelles je peux évidemment gagner du temps mais où je m'obstine encore à être lente.
Le réflexe que l'on acquière le plus facilement, c'est le rythme des pas. On marche vite. Toujours. On grimpe vite les escaliers. On ne grimpe pas les mains vides, on prend toujours quelque chose pour éviter les déplacements inutiles. On ne redescend pas les mains vides, on se demande ce dont on aura besoin plus tard.
Et pourtant... pourtant qu'il est dur d'être rapide. Je mets 5mn à enfourner une grille de baguettes quand Damien met 20sc. 25mn à vider le pétrin quand Damien ou José mettent 8mn. Je suis lente...
Mais ce que j'ai remarqué, c'est que j'ai pris de la rapidité dans ma vie quotidienne. Chez moi, je marche vite. Je fais les choses plus vite. Et, pire que tout : les lents m'exaspèrent. Les mous, je les étriperais si je le pouvais.
Et là je réalise combien je dois, moi aussi, les exaspérer, tous ceux qui sont plus rapides que moi, qui enfournent plus vite que leur ombre, qui pétrissent et rangent 13 pâtons de croissants en 20mn.
***

J'y arriverai. Je le veux.

mercredi 10 décembre 2008

De bon matin

Le Grenier à Pain a changé de tenue pour les fêtes... c'est devenu un chalet montagnard. Petite vidéo prise à 3h45, dans le froid glaçant d'hier.
Heureusement, dans ce métier, le four n'est jamais loin, et pendant que d'autres claquent des dents dehors, une petite apprentie se brûle les doigts sur les baguettes qu'elle défourne lorsqu'il faut les placer très vite dans les paniers du magasin. C'est que 264°C messieurs dames, c'est chaud !

(à venir...: un article sur l'enfournage-défournage)

lundi 1 décembre 2008

Sans commentaire...

PRIX DE LA FONDATION JEAN & JEAN-PIERRE GIRAUDOUX 2008

Les prix de la Fondation Jean et Jean-Pierre Giraudoux ont couronné cette année 2008 :

Marie-Christine ARACTINGI, prix Giraudoux
pour un mémoire de Master II soutenu à l’Université Paris-Sorbonne en juin 2008 et intitulé
Représentations de la folie et folie de la représentation dans La Folle de Chaillot de Jean Giraudoux à travers les mises en scène de Louis Jouvet en 1945 à Paris, et de Neelam Mansigh Chowdhry en 1995 à Chandigarh (Inde) et à Avignon.

Thibault CATEL, prix Racine
pour un mémoire de Master I soutenu à l’Université Paris-Sorbonne en juin 2008 et intitulé
Le corps dans le théâtre de Jean Racine.

Les prix seront remis aux lauréats le lundi 8 décembre à partir de 18h dans les salons de la présidence de l’Université Paris-Sorbonne, à l’invitation du président Georges Molinié.
(En Sorbonne, 1 rue Victor Cousin, esc. G, 1er étage)

samedi 29 novembre 2008

Passion ?

Plus les mois passent, plus mon engouement pour mon métier grandit.

Au début, il faut faire ce qu'on nous dit, sans trop comprendre. Et peu à peu, grâce aux cours à l'école, grâce à certaines habitudes qui se font, grâce aux mécanismes cervicaux qui commencent à connecter diverses informations, tout s'éclaircit.

Et là, ça devient... un bonheur de travailler.

J'ai goûté aujourd'hui un de nos nouveaux pains : le pain à la chataigne (avec de vrais morceaux de marrons dedans). Tout réside dans sa subtilité. Le goût de la châtaigne n'est absolument pas agressif (pas assez même peut-être ?); il arrive en fin de mastication, délicatement, délicieusement. Présenté dans une petite barquette de bois, légèrement (à peine) caramélisé sur le dessus, il accompagne à la perfection les repas où vous recevez. Le Grenier à Pain le propose le samedi.

mercredi 26 novembre 2008

Beurre, margarine, et viennoiseries

Amis lecteurs bonsoir,
Ce soir, petite leçon de viennoiserie...

Tout d'abord, pim pam poum, connaissez-vous la différence entre un croissant traditionnel et un croissant au beurre ? Si comme moi, vous avez toujours acheté les croissants traditionnels en vous disant qu'ils contenaient moins de beurre que les autres, vous avez tout faux ! Ils sont simplement faits à base de margarine. Vous pouvez donc vous consolez et acheter les croissants au beurre, c'est nettement meilleur :)

A l'école, nous apprenons d'abord à faire des croissants traditionnels. La margarine, c'est plus facile à travailler que le beurre. Pourquoi ? Tout est une histoire de point de fusion... La margarine fond à une température supérieure à celle du beurre. Et donc, quand on fait une pâte levée feuilletée, comme il faut que la pâte et la matière grasse que l'on y incorpore aient la même consistance, ce serait trop difficile avec une matière grasse qui fondrait trop vite. Or le beurre fond à 30°C. Des mains trop chaudes et hop, tout est foutu : il fond pendant que l'on fait le feuilletage, se détache, colle, beurk, ça foire, ça coule et dégouline. Avec la margarine, pas de problème, ça tient !

Cela a conduit à certaines confusions du côté des galettes...
La fameuse galette des rois...
Mes chers amis lecteurs, il ne faut pas se fier aux publicités des sacs en papier dans lesquels vous achetez vos galettes. Bien souvent vous y lisez "à réchauffer 5min au four". ERREUR FATALE. En 5mn, le beurre atteint largement son point de fusion. Il fond et dégouline. Vous ne mangez donc plus une galette au beurre mais une galette à l'huile (mmmh, perspective alléchante). Or, j'imagine que vous mettez plus volontiers sur vos tartines de pain un beurre encore solide, ou en pommade, qu'un beurre fondu (?).
Cette erreur - de la cuisson des galettes - date du temps où elles étaient faites à la margarine. Elles supportaient alors largement 5min de four.
Une galette au beurre ne se réchauffe jamais. Sinon, vous devez vous en rendre compte, le feuilletage ne croustille plus et se craquèle dans l'assiette. Pour peu que vous la mangiez en costard, vous êtes fichus. Alors par pitié, cette année, mangez vos galettes à température ambiante, elles seront bonnes, et même meilleures le lendemain ou 2 jours après.

Bien sûr, si votre galette est à la margarine, c'est une autre histoire...

Bonsoir !

vendredi 14 novembre 2008

Petites zinnovations

Amis lecteurs, bonjour
C'est le nez coulant et la gorge enrouée que je tapote cet article, une tasse de thé bien chaud à la main.
Cette semaine encore, beaucoup d'exaltation(s).
J'ai poursuivi mon apprentissage des divisions et des façonnages de baguettes en faisant du lundi au jeudi toute la première fournée (9 bacs de pâte, soit 5 grilles de 15 baguettes rétro, 1 de baguettes sésame, 1 pavot, 1 de baguettes aux graines de lin [cette baguette est un pur régal grâce à sa fabrication sur poolish : c'est une méthode de préfermentation qui permet à la farine de développer mieux ses arômes. Venez venez rue du Président Wilson :) ], 1 de baguettes aux graines/céréales, 1 avec des demi baguettes aux graines et aux graines de lin, 1 avec des pains et des ficelles). Après ces 11 grilles, il reste 15 pâtons qui servent à confectionner les fougasses, les chocopains et les pizzas. Organisation du tonnerre.
Bref, donc cette semaine, apprentissage de la baguettisation.
Vendredi, Damien m'a confié la confection de toutes les baguettes du matin. Pour la première fois, j'ai réalisé qu'à 10h du matin, on avait déjà fait environ 350-400 baguettes de toute sorte. Vertigineux.
C'est à dire que quand mon travail était limité au pétrissage des pains spéciaux du lendemain et à leur façonnage, je ne prenais pas vraiment conscience du nombre de pains envoyés au four le matin.
Je pensais que je ne pourrais pas renouveler l'expérience aujourd'hui, parce que le samedi, la file d'attente ne s'arrête jamais et qu'il faut toujours, toujours, toujours refaire des baguettes. Je ne suis sans doute pas encore assez rapide - me disais-je.
Et puis... ce matin, surpris, rebelote ! Oui c'était samedi, oui il y avait du monde, oui il y en avait des bacs à diviser et façonner, mais je les ai faites, ces baguettes. Bon, ok, c'est tout ce que j'ai fait pendant que Grand Chef faisait tout le reste : la mise au four, les pétrissages de spéciaux, les vidages de pétrin, les fougasses et chocopains..., mais quand même, j'étais contente de les faire, ces baguettes.
En une semaine au Grenier à Pain, le moral remonte en flèche. On me fait confiance, je progresse, j'apprends, je fais.
Et puis il y a les semaines à l'école où le moral pfuiiiiiiiiiiit, se redégonfle. J'y apprends à dire que my name is Marie-Christine et je m'y endors doucement.
Après 2 semaines d'école, c'est dur de reprendre le boulot, généralement. On a perdu le rythme, tout est devenu alangui, ralenti, mort.

Voilà,
Il reste encore à apprendre à déplacer toutes ces baguettes de la grille où elles reposent gentiment au tapis du four, puis à enfourner.
et il va falloir apprendre à faire ça très vite.
pfouh

***
Le matin à 3h45, au niveau du boulevard Victor Hugo, en face de la clinique Hartmann, il y a toujours un oiseau qui chante. Il me fait sourire et me donne du tonus pour la journée.

mercredi 12 novembre 2008




Vite vite vite, avant que les pâtissiers ne me disent que mon blog est trop peu mis à jour, quelques petits clichés de leurs réalisations...
Admirez l'élégance des pommes devenues fleurs

jeudi 23 octobre 2008

Je baguette, tu baguettes, il...

Certaines personnes (qui se reconnaîtront à la lecture de ce billet sans inspiration) se plaignent du manque de mise à jour du blog...

Alors voici un petit article informatif sur... la baguette.


Le Français type va acheter une baguette. Le matin, le midi ou le soir, peu importe, elle fait partie de son quotidien. Le Français type, il a une baguette sous le bras, dans la poche, dans le sac ou dans l'esprit. Indispensable pour la confiture ou le fromage; pour le beurre ou le chocolat, la baguette, c'est le Français. Chez moi, la baguette n'a jamais fait partie du quotidien. On mangeait du pain libanais, tout droit sorti du congélateur. On remplissait les stocks à Beyrouth ou à l'épicerie libanaise de Courbevoie. De temps en temps, les jours festifs, une ou deux baguettes de la boulangerie Sainte Marie, à Courbevoie. A l'époque, elle valait 4 francs. Il y en avait une à 3 francs plus près de chez nous, mais c'était un terminal de cuisson, pas une boulangerie. C'était moins bon.

Bref, revenons à nos moutons : la baguette.

Le Français aime la baguette. Depuis que je travaille en boulangerie, je réalise que ce qu'il y a de meilleur, c'est le levain. Jamais plus je n'achèterai une baguette simple. Mais le Français, comme vous l'avez compris, il aime ça.
Au Grenier à Pain, il n'y a pas de baguette blanche classique. Il n'y a que des baguettes rétro. Késako la différence ?

La baguette blanche classique est très blanche, comme son nom l'indique. Sa mie est serrée, sans trop de trous. Elle est très gonflée. Très insipide aussi. Généralement, elle est à 80-90 centimes. La farine qui la compose contient des additifs (dont je ne saurais vous donner les noms). Quand on la pétrit, on y met une petite dose d'améliorant. Le pétrissage dure longtemps (d'où le blanchiment de la pâte).



Le pain de tradition française lui répond à certaines normes : la farine rétro ne contient ni additif ni conservateur; il n'y a pas le moindre améliorant au cours du pétrissage. Le pétrissage est à vitesse lente et dure peu de temps (8mn). La pâte n'a donc pas le temps d'être complètement blanchie. La mie est de couleur crème et toute alvéolée (bon, là je ne saurais pas encore très bien expliquer pourquoi. Une histoire de gluten je crois).


Ce pain là, il est bon. Par exemple : ce soir, vers 19h, je vois une baguette qui traîne près du four. Invendable car pas au bon poids. Je croque le quignon. Puis un peu plus. Puis encore plus. Je l'ai finie. Bin oui, me suis avalé toute une baguette. Comme ça. C'est qu'elle était bonne, j'y peux rien.

Passons.
Toutes ces explications pour vous dire que cet après-midi, j'ai divisé et façonné mes premières baguettes. La pâte à pain se pétrit dans un pétrin. Un gros machin rond qui tourne. A la fin, on vide le pétrin dans des bacs de 7,9 kg (opération ... qui me semblait impossible début septembre, à laquelle je m'habitue doucement). Avec un gros pétrin, on remplit 18 bacs. Une partie des bacs est stockée à une température inférieure à celle du fournil, la fermentation y est relativement ralentie. Avec le reste des bacs, on commence à diviser : une machine, la diviseuse. On y place le contenu du bac, puis prrrrrrrrr couic bam, c'est divisé en 20 pâtons. Ces pâtons sont mis en forme à la main en sorte de petits rectangles boulesques et placés dans des goutières qui tournent (bon, c'est peu clair mais je ne vois pas comment expliquer). Cette machine là, c'est la façonneuse. Dans chaque gouttière, 5 pâtons. Puis on tourne et on remplit la gouttière suivante etc. Une fois qu'on est revenu à la 1ère gouttière, on commence le façonnage : on lance le ptit pâton entre deux cylindre. Là, par une opération magique (mais surement mécaniquement explicable), le ptit bout ressort en une baguette. Enfin, en un cylindre. On affine un peu les bouts, on le place sur une toile placée sur une grille. 15 fois plus tard, on a une grille de baguettes. Ça repose ensuite, 20mn-une demie heure.

Après, chef Damien entre en scène. Il vient chercher la grille, il enfourne. Mais ça, moi j'ai pas le droit jusqu'à décembre-janvier.
Le plus beau, c'est le défournage. Ça sent bon, ça chante, ça réchauffe. Ça fascine le client. Ça fascine l'apprentie, aussi.

jeudi 2 octobre 2008

Exaltation et pédagogie

Retour au Grenier à Pain depuis lundi
Ça m'avait manqué. Effroyablement. Si j'avais su.
Il me manquait de voir ces beaux étals de pains de toutes sortes. Les baguettes de farine blanche classique commençaient à me lasser. Il me manquait ce goût du pain complet sur meule au levain à l'heure de la pause, celui du café à 5h du matin (!) et l'odeur à 10-11h de la viennoiserie lorsqu'elle cuit.
Alors depuis lundi, ça a recommencé. Le coucher à 20h, le réveil à 3h15, la traversée de Neuilly endormi, l'arrivée dans la boutique et le début du travail, à deux. Jusqu'à l'arrivée des pâtissiers.
Depuis lundi, sous l'œil attentif et pédagogue de Damien, ça a repris. Et miracle : je progresse !! ça devient tellement passionnant quand on y arrive mieux !
Je vide des petits pétrins de 8 bacs; alors on en fait deux dans la matinée, au lieu d'un de 16.
Je façonne les pains polka nature, ceux aux airelles et ceux aux 7 fruits secs. Les complets et les boules bio au levain. Je pèse les pétrissages au fur et à mesure, je fais aussi les baguettes viennoises. Avec la patience du grand chef, même si j'ai beaucoup de mal à accélérer et à me dynamiser, les pains deviennent moins laids.
La récompense, c'est quand je travaille, et que je l'entends crier depuis le four "Marie viens". J'accours. "Regarde tes pains là, ils sont biens ! ah, là la soudure n'est pas en bas donc ça a un peu craqué, mais là ce coup de lame, il est bien; bon par contre les baguettes viennoises ne sont pas du tout régulières, on voit la trace de tes mains, mais tu vois, là, c'est mieux que là et...". Le voilà donc le résultat, celui qu'on attend : la sortie du four. C'est en les voyant à cet instant, les pains, que l'on a envie de se dépasser.

Alors ça devient exaltant de travailler. Les journées passent à vive allure, la semaine aussi.
Ainsi suffit-il de parler bien et d'expliquer pour que l'apprentie comprenne. Et avec moins de stress et d'énergie perdue à courir pour rien, cette semaine, je n'ai même pas eu de douleur au dos. Ai réussi à mettre au frigo mes premières plaques de pâtons de croissants (12kg à tenir à bout de bras sur une plaque). Les muscles arrivent. Reviennent plutôt; l'appétit aussi. Le vrai, et celui de vivre.

(Grenier à Pain, 54 rue du Président Wilson, Levallois Perret. Venez nombreux goûter les pains spéciaux du jour. Un seul impératif : regardez tout tout tout avant de choisir ! Mieux vaut laisser passer quelques clients qui étaient derrière et découvrir ainsi que certains sandwichs sont faits dans des pains de sarrasin, ou que le format "petit pain" permet de goûter diverses spécialités... Attention, bientôt plus de pains aux cranberries, les petits pains aux pommes les remplaceront. La carte passe à l'heure d'hiver)

lundi 22 septembre 2008

Aux fourneaux !



La preuve en images... si vous voulez rire un bon coup

mardi 16 septembre 2008

Premier pain à l'école

Hier était le grand jour,
9h45, redécouverte du métro parisien. Des gens qui le prennent plus tard que les autres et affichent tous ce même air d'indifférence en regardant le vide par les fenêtres. Les gens qui en observent d'autres; ceux qui ont l'air pressé, détendu, méchant, souriant...
Je m'y installe, je redécouvre la ligne 1 qui défile... puis la belle 14 et son fascinant premier wagon dépourvu de conducteur.
Cour Saint Emilion. Bercy village. Ses jolies boutiques, ses restos branchés, ses rues pavées. Le parc de Bercy, les rayons d'un timide soleil qui m'accompagnent jusqu'à... l'EBP (Ecole de Boulangerie et de Pâtisserie). Armée de ma mallette d'apprentie et de mon uniforme, j'ai une infime appréhension : et si je ne me retrouve qu'avec des jeunes de 17 ans ?
Surprise... il y a plus de filles que ce que je ne croyais. Surprise n°2 : il y en a qui ont l'air d'avoir mon âge.
Et effectivement, une bonne moitié des 24 élèves a la vingtaine et se réoriente après diverses études. Les gens sont donc motivés. Nous sommes 12 en boulangerie; et seulement 2 filles ! Paradoxalement pourtant, les plus jeunes sont ceux qui ont le plus d'expérience car ils ont déjà fait 2 années d'apprentissage en pâtisserie.
L'école est petite; voilà qui me convient, moi qui ai une sainte horreur des énormes structures. Je ne sais absolument pas comment faire pour caser mes cours de M2 dans mon emploi du temps...
Après une présentation de l'école et des règles, cours de technologie du pain. La journée se termine tôt.
Jour 2 : confection de nos premiers pains. Nous avons eu le droit d'en rapporter 2 chacun. Le reste est donné aux petites sœurs des pauvres. Voici donc les bébés ! La recette est la même, mais la boule a été pétrie à la main, et le bâtard dans le pétrin.
ça chantait en sortant du four !

Mais avant le four, la pâte était plus douce et plus lisse qu'une peau de bébé. Un bonheur à caresser.

On prend le temps d'apprendre. C'est plus facile de se familiariser avec les techniques de façonnage quand il n'y en a pas un bon millier à faire et des clients qui attendent. L'école complète à merveille l'entreprise; je me demande pourquoi l'alternance n'est pas mieux valorisée...

Beaucoup d'enthousiasme et de plaisir à aller dans cette belle école.





samedi 13 septembre 2008

Ma double vie

Les jours où je ne suis pas au Grenier à Pain, ça me manque.
Une certaine forme de masochisme sans doute, pour la néo-apprentie trop petite que je suis.
Oui mais...
Il y a autre chose, il faut croire. Aimantation naturelle.
Cette éternelle bonne odeur; et la pâte dans les mains quand elle est douce, et les clients qui sont contents quand leur baguette est chaude - elle l'est presque toujours.
Il y a que dans ce nouvel univers, je commence à forger une nouvelle bulle qui devient un nouveau chez moi. Forcément, quand on y est dès l'aube, mieux vaut s'y sentir bien.
C'est tellement différent de la vie que je mène quand je rentre à la maison ou quand je vais à la Sorbonne, au milieu des statues et des peintures, des monuments et des gens très intellectuels. Au milieu desquels je me sens quelque chose de plus piquant. Je ne dis rien, évidemment. L'administration s'en contre fiche. Mais quand je les quitte pour aller dans ma boulangerie, j'ai un petit sourire en coin.

lundi 8 septembre 2008

Macarons



Ma dernière recette des vacances : des macarons au cassis. Leur couleur était joliment violette avant la cuisson mais elle a viré au marron étrange dans le four. Eh bien ce n'est pas si compliqué que ça ! tout le monde en fait un plat sur la blogosphère culinaire. Si on est attentif et patient, ça marche ! Or je suis lente, (on n'a pas manqué de me le rappeler cette semaine...). Les macarons aiment les gens lents. Juste retour des choses, à chacun sa récompense...

samedi 6 septembre 2008

Apprentie

... apprentie, c'est ce que je suis devenue...

C'est un exercice difficile. Il faut ravaler quatre années d'études et recommencer à zéro, autre part, autrement. Humilité.
Ce n'est pas Damien qui s'occupe de moi, c'est José. Il a un bon fond, José, ça se sent bien. Il a parfois des moments plus doux que d'autres, où il me rassure en me disant "nan mais quand tu sauras faire ça vite, ce sera de la rigolade". Oui, mais José, il gueule trop. Tout le temps, tout le temps. Mais moi j'ai besoin qu'on me montre; tout simplement. Qu'on m'explique, et qu'on prenne le temps de m'expliquer - attentivement.

Dans ce monde de bourrins, c'est dur de faire 1m54. Bilan après une semaine : un dos bloqué et une ordonnance avec 2 séances de kiné par semaine, un doigt entaillé, des ongles tout abimés, des mains toutes égratignées, une côté éclatée en glissant dans l'escalier de tout mon long.
Bilan de la semaine : je suis excessivement lente. Oui, je sais.

Lundi : "Tiens tu fais les fougasses Marie ?"
Une heure après, les fougasses sont achevées, je suis fière. "On met un quart d'heure Marie normalement pour les fougasses".
L'apprentie fait des fougasses moches et oublie la moitié de la farine pour les boules bio au levain. Que va penser le client ? Rachètera t-il le même pain s'il le croit désormais raté ? Voudra t-il encore des chocopains alors qu'ils sont bien moins beaux et moins garnis qu'en juillet ?
L'apprentie a tout de même un poids sur la conscience, le soir, après sa journée de travail : est-ce que le client qui a goûté un pain mal façonné changera de boulangerie ?

Mardi : j'ai l'impression de ne pas faire de gaffe - impression seulement. Le lendemain, j'apprends que ma pâte sucrée est complètement ratée. Visiblement, j'ai oublié la farine. Damien doit tout refaire.

Chaque jour je rafraichis le levain avec la mauvaise farine. Je ne le réalise qu'aujourd'hui, samedi. Alors, quel goût avaient tous les pains au levain ? Les boules bio ? Les polka ? Les mendiants ?

Quand je sens la pâte du viennois, du complet, du pain de mie. La pâte à baguette, la pâte des boules bio; je trouve que c'est doux, que ça sent bon. Oui je suis lente, mais c'est parce que c'est si beau la pâte. Pourquoi la couper si vite quand on peut la caresser...?

José, il me demande pourquoi je fais de la boulangerie avec un bac +4. Il ne comprend pas. Il me dit que ça ne paye pas beaucoup. Mais si je me suis lancée là-dedans, c'est aussi par amour pour cet ingrédient roi, ce "fruit de la terre et du travail des hommes"; le pain me séduit.
Oui c'est difficile. Oui le matin, il faut mettre le réveil à 3h15 et affronter la nuit et le froid. La pause met du temps à arriver, parfois on n'a pas même le temps de la prendre. Oui il faut se coucher à 19h et oublier sa vie sociale. C'est dur, d'apprendre, d'être apprentie.
Mais ça sent si bon, et c'est tellement beau.
Une histoire d'amour, peut-être.

Il faut du courage tout de même.

samedi 30 août 2008

Emotion

Juillet 2008. Pendant le stage au Grenier à Pain (nous l'appellerons GàP) il y a une chose qui m'émeut plus que tout le reste.
C'est d'arriver à 4h et d'entrer dans la boutique vide, par derrière. Y saluer Damien qui travaille depuis presque une demie-heure. Il enfourne. On prépare les pains spéciaux du lendemain, patiemment, puis les viennoises, la pâte à croissants, le levain... pendant ce temps, des pains sortent du four. Des baguettes, nature, paysanne, au pavot, au sésame, du pain complet, du seigle, des brioches... petit à petit, on remplit les rayons. Les différentes croûtes des pains craquèlent joyeusement : le pain chante. Un concert à peine perceptible mais qui sent bon, et qui ravit. Les clients seront contents ce matin, à nouveau.
6h, les pâtissiers arrivent, eux aussi remplissent le magasin. Gâteaux, quiches, macarons, chouquettes. Petit à petit, ça ressemble à ce qu'on voit derrière les vitrines quand on marche dans la rue.
On ouvre la porte de derrière, il fait chaud. Le jour se lève.
6h45, une vendeuse arrive. Elle fignole, apporte les viennoiseries, écrit les spécialités du jour sur le tableau noir.

Et, nous sommes tous prêts.
7h30 : le rideau de fer se lève, entre le premier client, un peu endormi. "Bonjour Monsieur, je vous mets une baguette et un croissant comme d'habitude ?" lance la vendeuse. "Oui s'il vous plaît, dur le réveil aujourd'hui hein ?". Il est content, il sourit; sa journée commence bien.

Et derrière son petit pétrin, l'apprentie a un peu mal au dos, elle est fatiguée aussi, mais elle sourit, doigts dans la pâte, regard vers le client qui se retourne et qui s'en va.

Sur une idée d'Isabelle...

... sur une idée d'Isabelle, ce blog se métamorphose. Il devient recueil d'impressions boulangères. Ce qui passe par la tête de ceux qui prennent leur petit-déjeuner à 3h, et qui travaillent la nuit, au bruit du pétrin qui pétrit, inlassablement, au milieu des odeurs de pâte et de brioches...

mardi 19 août 2008

Un été qui marque...

Amis lecteurs,
Si vous avez bien suivi les nouvelles, vous aurez compris que l'été 2008 aura été pour moi celui des grands changements (n'exagérons rien, peut-être qu'il n'inaugure qu'une longue série de révolutions...). Parfois tout file et va trop vite et je me demande où je vais... en attendant, les parents sont à Beyrouth, et la cuisine de ce Ritz qui me sert d'appartement est devenue mon territoire.
Alors les recettes s'enchaînent... Coup de coeur pour l'American Gingerbread Cake qui me fait enfin aimer le pain d'épice et qui est un pur régal, mais aussi pour le crumble aux courgettes du site d'Ô délices assaisonné à ma sauce puisque j'y ai mis de la farine de sarrasin (ce qui lui a donné l'agréable goût des crêpes bretonnes). Les cheese naans étaient un délice mais un peu ratés niveau esthétique (le fromage sortait de partout...??). Le flan au citron sans framboises de chez Eryn est un échec, je crois (enfin moi j'aime bien mais je crois qu'il est loupé quand même).
Mais laissez-moi vous parler du must...
ça y'est, j'INNOVE !
Hier, j'ai inventé mon premier pain, ma toute première création. Mon mélange à moi de farines, de yaourt et eau. Et ça a fait un pain de sarrasin trop bon à la sortie du four ! (mais plus sec au dîner, je n'ai pas encore trouvé la technique pour une bonne conservation).
Et aujourd'hui, invention d'un second pain sans vraiment le vouloir : pour utiliser mon dernier yaourt (demain je pars quelques jours), j'ai fait la pâte à tarte aux quetsches d'Eryn en pensant que je pourrais la congeler. Puis, prise d'un doute soudain je me suis demandée si elle était congelable... et soudain, en retournant lire l'article (seul inconvénient de ces livres de cuisine en ligne), j'ai réalisé, ô misère, que j'avais oublié l'oeuf! mais que va donner cette pâte ?
Bon, pour mon déjeuner, j'en fais cuire la moitié en boule, comme un petit pain.
.......... et alors là
...........................................nan mais alors là
............................................................................... UNE TUERIE !! UN REGAL
En tout cas, ça y est, je suis passée à la vitesse supérieure : l'innovation. Un bonheur.

Le seul problème c'est que je suis seule pour déguster tout ça :(

mercredi 9 juillet 2008

Du nouveau!

Mon stage en boulangerie a commencé vendredi (à 4h) au Grenier à Pain de Levallois (53 rue du Président Wilson pour ceux qui veulent goûter le pain aux 7 fruits secs ou la ficelle au chorizo).
Jour 1: une journée passionnante, beaucoup d'enthousiasme et de découvertes. Pur bonheur. Un patron (Damien) d'une compétence incroyable, jeune et dynamique. Rencontre avec l'apprentie de l'année écoulée, 25 ans, réorientée. Ca rassure!
Jour 2: Journée tout autant passionnante, je recommence beaucoup de choses de la veille et me dis "ah mince, en fait il faut faire ça tous les jours?!" (rassurez vous: non, cette boulangerie a 4 ou 5 pains du jour qui changent au cours de la semaine). Les boulettes commencent (oublier la levure dans le pain complet, ou d'autres bêtises du même ordre rattrapée par l'attentif Damien.
Jour 3: épuisée. Après n'avoir dormi que 3h, après avoir réalisé que le seul CAP où il reste de la place et à perpette. Petite baisse de moral. Le métier est vraiment difficile, physique. Dos en compote, impossible de soulever en l'air les sacs de farine de 25kg. Même sortir la pâte du gros pétrin, c'est dur. Pfouh. Est-ce que j'ai la carrure pour cette carrière apparemment masculine?
Jour 4: aucun problème de fatigue. Je me suis couchée à 22h la veille. Mon rythme change. Petit mal de nuque mais rien de plus. Je commence à savoir quoi faire de moi-même et à pouvoir prendre des initiatives. Très légère hausse de vitesse dans mon travail. Les choses commencent à être plaisantes quand on les manipule mieux ! Toujours super ambiance avec les vendeuses et le reste de l'équipe. Je n'avais pas fini à temps à la pause café-croissant donc je n'ai pu me sustenter que quand tout le monde avait repris le boulot (et quand le patron est arrivé, comme par hasard). Je découvre du côté pâtisserie un petit tabouret qui me permet de nettoyer les étagères et de brancher les pétrins des différentes tailles sans demander d'aide !
Je repars avec le pain complet et le figue-noisettes.

Ce matin maman est allée à Nanterre m'apporter le contrat d'apprentissage que je vais faire signer cet après-midi. En septembre, j'entre (à demi) dans la vie active.
Pfouh. Que de choses en très peu de temps !

jeudi 26 juin 2008

End of good time...

Les derniers moments... tout respire la fin
il y a les choses embêtantes, les gens de l'électricité et du gaz à appeler, le ménage de toute la maison à faire, les poubelles à stocker on ne sait pas trop où puisqu'on sera parti à la prochaine levée. Il y a tout à ranger sans trop savoir par où commencer, tout ce qui s'est accumulé, les nouvelles affaires, les trucs tout simplement. Il y a ces moments de grande solitude où on ne peut plus voir les autres parce qu'il faut tout empaqueter alors qu'enfin le soleil se pointe (modestement cela dit).
Alors on met la musique, pour rythmer, mais ce ne sont que les mélodies mélancoliques qui passent, par hasard sans doute. On se souvient des débuts, de la première valise qu'on avait faite 9 mois avant en se demandant quels étaient les indispensables à prendre en 20kg. On se rappelle les premières rencontres, les premières impressions, le jour où on avait enfin trouvé la rue où l'on devait vivre, la maison, les gens.
Et pfuit, tout s'envole...

Demain les parents viennent en voiture. Nous retournons lundi 30 juin à Paris où un tout nouvel avenir m'attend. Je change de route, je pars à l'aventure, j'ai des projets pleins la tête. Au revoir à l'enseignement, boulangerie me voici !

Good bye England, good bye Coventry

lundi 23 juin 2008

Mariage de Joe et Laure

(Papa, Anne-Soph, Maman, votre aimable serviteur, Nic)

(AS-Albert-votre aimable... - Paul- Aline-Nic)

Arac' girls

Retour express à Paris ce WE pour soutenir mon mémoire et assister au mariage de Joe. Retrouvailles en famille, et avec les cousins de New York.
J'ai été touchée par la grâce de Paris, à croire que les vacances réhabilitent la capitale à mes yeux : les gens aux terrasses des cafés, les boulangeries tous les cinq mètres, les beaux immeubles et le vélo, le vélo sur la place de la Concorde, jusqu'à la Sorbonne, en passant par les Invalides et le Palais Royal. Ah, Paris...

Pays de Galles - 2






Avec Béno et Marie. L'herbe, si verte...

C'étaient de très grands vents sur toutes faces de ce monde,
De très grands vents en liesse par le monde, qui n’avaient d’aire ni de gîte,
Qui n’avaient garde ni mesure, et nous laissaient, hommes de paille,
En l’an de paille sur leur erre… Ah ! oui, de très grands vents sur toutes faces de vivants !

Llandudno






Excursion au pays de Galles à Llandudno (prononcer "khlandoudno"), l'autre bout du monde. Nature verdoyante, mer bleutée, ciel azuré. Les collines anglo-saxonnes charment qui les admire malgré leur apparente froideur. Combien de Lamartine y ont trouvé leur Muse ?

...Vous que le temps épargne ou qu'il peut rajeunir,
Gardez de cette nuit, gardez belle nature,
Au moins le souvenir...

And he came back






En profitant d'un voyage de Matthieu, redécouverte de Kenilworth dont on ne se lasse pas. Toujours aussi charmant, retiré, apaisant. De belles ballades en amoureux dans les anciennes contrées de Shakespeare.

mardi 3 juin 2008

Vrac de photos





Presents time





Pleins de cadeaux !

Ma super voisine


Voilà Laure, ma voisine, la maison d'en face, ma coloc devrais-je dire ! Nous nous sommes rencontrées dans la rue grâce à Céline. Et là mon congélateur est plein de ce qu'elle m'a laissé en partant. Quand je vous disais que c'était une super copine...
Trêve de plaisanterie, Coventry sans elle n'est plus Coventry. Plus de tisanes-cookies à papoter, plus d'aller-retours express d'une maison à l'autre... Moi j'espère que Laure, elle aura l'école qu'elle veut à Paris et qu'elle n'ira pas à Bordeaux.